Divorce par consentement mutuel : Pièces à fournir

En original :

  • copie intégrale de l’acte de mariage datant de moins de trois mois
  • copies intégrales des actes de naissance des époux et des enfants mineurs datant de moins de trois mois.

En photocopie :

  • pièce d’identité
  • le cas échéant le contrat de mariage
  • attestation carte vitale
  • coordonnées caisses de retraite
  • coordonnées CAF
  • les 2 derniers avis d’imposition
  • les 3 dernières fiches de paie
  • la liste de partage des meubles
  • les échéanciers des prêts en cours
  • un état des placements financiers
  • un projet sommaire de liquidation des biens

Durée d’une audience de divorce par consentement mutuel

L’audience en elle même dure le plus souvent quelques minutes: Le juge reçoit séparément chacun des époux pour s’assurer de leur consentement et les interroger s’il l’estime utile sur certaines dispositions de leur convention.

Il voit ensuite les deux époux avec l(es) avocat(s) pour relire la convention et prononcer le divorce.

Il se peut que le juge demande quelques modifications sur la convention ou que les époux eux mêmes souhaitent modifier un point; ceci rallonge l’audience de quelques minutes sauf en cas de difficulté sérieuse ou de désaccord.

Certains juges peuvent aussi se montrer plus pointilleux que d’autres ou simplement avoir pour pratique de s’entretenir un peu plus longtemps avec les parties que les quelques minutes habituelles.

Le plus souvent la durée de l’audience ne dépasse pas un quart d’heures, vingt minutes . La durée d’attente est en revanche très variable… 

Déclaration sur l’honneur incomplète

Certains époux produisent des déclarations sur l’honneur incomplètes, parfois même en cas de divorce par consentement mutuel, pour limiter l’impact fiscal du divorce en diminuant l’assiette des droits de partage.

Outre le risque de redressement fiscal, il convient de garder présent à l’esprit l’arrêt de la 2ème chambre civile de la Cour de cassation du jeudi 12 juin 2008 N° de pourvoi : 07-15962 :

Dans le cadre de la fixation d’une prestation compensatoire les parties fournissent au juge une déclaration certifiant sur l’honneur l’exactitude de leurs ressources, revenus, patrimoine et conditions de vie, et que, dans la détermination des besoins et des ressources, le juge prend notamment en considération le patrimoine des époux ;

Selon l’arrêt attaqué, la cour d’appel avait confirmé le jugement prononçant le divorce de Monsieur X… et Madame Y… et condamnant le mari à payer une prestation compensatoire à son épouse sous forme de rente; invoquant la fraude commise par Mme Y…, M. X… a formé un recours en révision pour obtenir la suppression de la prestation compensatoire mise à sa charge et le paiement d’une prestation compensatoire à son profit ; Mme Y…, dans sa déclaration sur l’honneur établie en application de l’article 271 du code civil, a sciemment omis d’indiquer qu’elle était propriétaire d’un studio pour lequel elle remboursait un emprunt.

La Cour d’Appel avait considéré que ce mensonge était regrettable mais pas déterminant.

Mais la Cour de cassation sanctionne cette décision et considère que le patrimoine est un élément d’appréciation expressément prévu par la loi dont le juge doit tenir compte pour fixer la prestation compensatoire, de telle sorte que la dissimulation par l’épouse de l’existence d’un patrimoine immobilier lui appartenant était nécessairement déterminante dans la fixation de la prestation compensatoire, la cour d’appel a violé les textes précités. les parties sont donc renvoyées devant une autre Cour D’appel.

Divorce par consentement mutuel, contrôle du juge

La procédure de divorce par consentement mutuel suppose que les époux se soient mis d’accord ausi bien sur le principe du divorce que sur toutes ses conséquences.

En élaborant avec leur(s) avocat(s) une convention règlant l’ensemble de ces conséquences , les époux ont la maîtrise de la procédure.

Cette convention va être soumise au juge pour homologation avant de devenir comme toute convention ” la loi des parties “.

Cette convention est déposée par l’avocat au tribunal avec la requête en divorce.

Une fois saisi , le juge convoque les parties.

Le jour fixé , il entend les époux séparément pui ensemble avec leur(s) avocat(s).

Le contrôle du juge est triple :

– Le juge doit en premier lieu s’assurer que les époux ont la capacité de divorcer et ne sont pas placés sous un régime de tutelle ou de curatelle.

Le juge doit donc vérifier la recevabilité de la demande.

Souvent la question n’est même pas posée aux parties, ce contrôle ayant été exercé en amont par l’avocat.

– Le juge doit ensuite contrôler le consentement des parties :

Aux termes de l’article 232 al 1 du code Civil , le juge ne peut prononcer le divorce que s’il a acquis la conviction que la volonté de chacun des époux est réelle et que chacun d’eux a donné librement son accord.

Le juge doit donc s’assurer qu’aucun des époux n’a subi de pressions et qu’il n’existe pas de vice du consentement.

C’est pourquoi le juge entend chacune des parties séparément et s’entretient librement avec chacune d’entre elle.

D’une manière générale cette audition est brève ( quelques minutes ), mais il est évident que le juge approfondira l’entretien s’il a un doute sur la réalité du consentement d’un des époux.

Cet entretien nous paraît indispensable et ce contrôle ne peut être opéré que par le juge.

– Enfin, le juge doit vérifier l’équilibre de la convention et s’assurer que l’intérêt des enfants et les intérêts des époux sont suffisamment préservés.

Si tel est bien le cas, le juge rend sur le champ un jugement prononçant le divorce et homologuant la convention.

En revanche, si le juge considère que la convention ne préserve pas suffisamment les intérêts d’un des époux ou des enfants, il refusera d’homologuer la convention et de prononcer le divorce.

Dans ce cas, le juge rend une ordonnance d’ajournement et il informe les époux qu’ils devront présenter une nouvelle convention modifiée avant l’expiration d’un délai de six mois.

L’ordonnance d’ajournement précisera les conditions et garanties auxquelles seront subordonnés l’homologation et le prononcé du divorce ( art 1100 al 3 NCPC)

Mais le juge ne peut pas modifier lui même la convention qui lui est soumise.

En cas de refus d’homologation, le juge ne peut d’ailleurs prendre des mesures provisoires que si elles ont l’accord des parties .

L’ordonnance d’ajournement est susceptible d’appel dans un délai de quinze jours.

Les parties ont donc la maîtrise de la procédure, mais le contrôle du juge est essentiel , tant pour s’assurer de la réalité du consentement que de veiller à l’équilibre des conventions.

N’oublions qu’entre époux divorçants, les relations peuvent être douloureuses, les pressions exercées nombreuses et variées et les enjeux primordiaux.

On en doit pas perdre de vue non plus qu’il sera par la suite beaucoup plus difficile de revenir sur des mesures adoptées par consentement mutuel que sur des mesures prononcées par le juge dans les autres types de procédure.

Il convient donc de bien s’assurer que la volonté des deux époux a bien été respectée.

Divorce express

On me demande il y a quelques jours d’introduire une procédure de divorce express. Non, non pas un consentement mutuel, un divorce express. Je confirme, cette procédure n’existe pas.

Le divorce par consentement mutuel a seulement été présenté dans certains médias comme un divorce express en raison de la rapidité de la procédure.

Divorce accepté : Parfois plus adapté qu’un consentement mutuel

Il peut être difficile pour l’un des conjoints de s’engager dans un divorce par consentement mutuel alors qu’il ne souhaite pas divorcer . En effet , par le dépôt d’une requête conjointe , il devient demandeur à la procédure alors qu’il “subit” le divorce . Lorsque le blocage est sérieux , il peut s’avérer plus judicieux pour celui qui souhaite divorcer de passer par la procédure de divorce accepté et d’assumer seul l’initiative du divorce .

Il sera toujours possible par la suite , le temps ayant fait son oeuvre d’utiliser la passerelle pour déposer une requête par consentement mutuel.

Divorce par consentement mutuel : parfois bien long !

De plus en plus de dossiers de divorce par consentement mutuel restent bloqués pendant des mois dès lors que les époux sont propriétaires d’un bien immobilier commun, puisque le partage des biens doit être effectué au moment du prononcé du divorce, ce qui peut être bien plus long que d’obtenir un divorce accepté.

Cette procédure est donc moins coûteuse qu’une procédure de divorce accepté

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qui nécessite l’intervention de deux avocats, mais ce n’est pas nécessairement la plus rapide.