Le rattachement fiscal des enfants en cas de séparation en cas de résidence principale chez l’un des parents

Dans les cas de séparation ou de divorce , le plus souvent l’enfant (ou les enfants) va résider chez l’un de ses deux parents, l’autre parent exerçant un droit de visite et d’hébergement.

Dans ce cas, sur le plan fiscal , l’enfant est considéré jusqu’à preuve contraire, comme étant à la charge du parent chez lequel il réside à titre principal.

Dans les situations de séparation ou de divorce, les majorations du quotient familial pour les enfants sont attribuées en fonction du critère de la charge effective d’entretien et d’éducation.

La loi institue un lien entre la charge d’entretien et d’éducation et la résidence de l’enfant. La majoration du quotient familial est donc en principe attribuée au parent chez lequel l’enfant réside, ce parent étant supposé assumer la charge principale de l’enfant. Il s’agit toutefois d’une présomption simple qui peut être renversée.

Le contribuable peut prouver qu’il assume la charge d’entretien de l’enfant à titre principal ou exclusif , même si l’enfant réside chez l’autre parent. IL faut que le parent chez lequel l’enfant ne réside pas, prouve qu’il supporte l’essentiel de la charge financière de l’enfant ( logement, nourriture, frais de scolarité, frais extra-scolaires, santé,habillement…).
Pour déterminer lequel des parents supporte ces charges, il n’est pas tenu compte de la pension alimentaire éventuellement versée à l’autre parent.

En effet aux termes de l’article 193-ter du Code général des impôts: ” A défaut de dispositions spécifiques, les enfants ou les personnes à charge s’entendent de ceux dont le contribuable assume la charge d’entretien à titre exclusif ou principal, nonobstant le versement ou la perception d’une pension alimentaire pour l’entretien desdits enfants.”

Pour que l’enfant puisse être rattaché fiscalement au parent chez lequel il ne réside pas, il faut que ce parent soit en mesure de prouver auprès des services fiscaux , par la production de factures ou d’un compte de dépenses, qu’il paie directement l’essentiel des charges concernant l’enfant, en sus d’une éventuelle pension alimentaire.

fiche pratique: modification de la pension alimentaire

Aux termes de l’article 371-2 du Code civil, chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation des enfants, à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent , ainsi que des besoins de l’enfant.

Selon l’article 373-2-2 du Code civil, en cas de séparation des parents, la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants prend la forme  d’une pension alimentaire, versée par l’un des parents à l’autre. c’est bien sûr au parent chez lequel la résidence habituelle des enfants est fixée, que la pension alimentaire est versée.

La modification d’une contribution alimentaire fixée par décision de justice  ( qu’il s’agisse d’un divorce ou d’un jugement concernant un couple non marié) suppose un changement significatif  dans les situations financières d’une au moins des parties.

Le montant de la pension alimentaire pourra donc être modifié, même si elle a été indexée sur le coût de la vie , pour tenir compte de l’évolution de la situation des parents et des besoins de l’enfant.

Une modification est toujours possible, même lorsque la contribution a été fixée dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel.

Ainsi différents facteurs pourront être pris en compte pour obtenir une modification de la pension à la hausse ou à la baisse.

A la baisse: En général le parent débiteur invoquera une modification de sa situation professionnelle  ( par exemple perte d’emploi) , l’existence de nouvelles charges ( par exemple naissance d’un nouvel enfant) ou de nouveaux revenus pour son ex-conjoint ( par exemple augmentation de revenus significative , remariage) .

A la hausse: On invoquera en général de nouvelles charges concernant l’enfant ( par exemple frais de scolarité , frais médicaux non remboursés) une augmentation significative des ressources du débiteur ou une diminution importante des ressources du créancier.

Attention , tant que le juge n’a pas statué sur la demande de modification de la pension , la pension précédemment fixée reste due.

En cas de changement de situation important , il convient donc de saisir rapidement  le juge aux affaires familiales d’une demande de révision de la pension alimentaire. L’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire, mais elle est vivement conseillée.

Dominique Ferrante Avocat

interdiction de sortie du territoire (enfants mineurs)

Une ONC, un jugement de divorce ou un jugement statuant sur la résidence d’enfants mineurs, peuvent être assortis d’une interdiction de sortie du territoire des enfants mineurs sans l’accord des deux parents. Jusqu’à cette année l’inscription de cette interdiction était effectuée auprès des services de la Préfecture de police. Depuis cette année les préfectures ne sont plus compétentes pour inscrire l’interdiction au fichier des personnes recherchées. S’il s’agit de solliciter le renouvellement de l’inscription concernant une interdiction toujours en cours de validité , il suffit de s’adresser au parquet des mineurs en adressant copie de la décision en sollicitant le renouvellement de l’inscription. Si l’interdiction de sortie de territoire a expiré , il convient de saisir le juge aux Affaires familiales.

Dominique Ferrante Avocat

Divorce et enfants

Aux termes de l’article 286 du Code Civil , les conséquences du divorce pour les enfants sont réglées selon les dispositions de la loi N° 2002-305 du 4 mars 2002 qui érige en principe la coparentalité et consacre un chapitre entier du Code Civil à l’autorité parentale.

Quelque soit la forme du divorce, celui-ci ne modifie pas les conditions d’exercice de l’autorité parentale .

Selon l’article 371-1 du Code Civil, ” l’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne.

Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.”

Selon l’article 372 du Code Civil, l’autorité parentale est exercée en commun par les parents dès lors que la filiation est établie à l’égard de chacun des parents dans l’année de la naissance de l’enfant, quelque soit le statut matrimonial de ses parents .

Une même règle, l’exercice conjoint de l’autorité parentale s’applique donc à tous les enfants à condition qu’ils aient été reconnus avant leur premier anniversaire et ce même en cas de séparation ou de divorce de leurs parents.

L’article 373-2 du Code Civil dispose en effet que la séparation des parents est sans incidence sur les règles de dévolution de l’exercice de l’autorité parentale.

Concrètement les parents doivent prendre ensemble toute décision importante relative à la vie de l’enfant ( éducation, orientation scolaire, contribution à son entretien, choix d’une religion, choix d’un traitement médical etc…).Le parent avec lequel l’enfant ne réside pas doit prendre une part active dans son éducation et dans sa vie et l’autre parent doit faire en sorte de lui donner effectivement cette possibilité.

Quant à la résidence de l’enfant , le choix peut être le fruit de l’accord des ex-époux . A défaut ou si cet accord lui apparaît contraire à l’intérêt de l’enfant , le juge aux affaires familiales fixera lui même les modalités de résidence de l’enfant ( art 373-2-8 du Code Civil).

La résidence peut être fixée au domicile de l’un des parents ou en alternance au domicile de chacun d’eux ( art 373-2-9 du Code Civil ).

Toutefois , si l’intérêt de l’enfant le commande, le juge aux Affaires Familiales peut confier l’exercice de l’autorité parentale à l’un des deux parents ( Art 373-2-1 du Code Civil).

Dans ce cas, le parent désigné prend seul les décisions concernant l’enfant.

Dans ce cas, l’exercice du droit de visite et d’hébergement ne peut être refusé à l’autre parent que pour des motifs graves .

Ce parent conserve le droit et le devoir de surveiller l’entretien et l’éducation de l’enfant et doit être informé des choix importants relatifs à la vie de ce dernier .

Dans des cas exceptionnels, le juge peut fixer la résidence de l’enfant chez un tiers, choisi de préférence dans sa parenté.

Malgré la séparation, chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation de l’enfant à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent et des besoins de l’enfant .

Cette contribution prend en général la forme d’une pension alimentaire ( art 373-2-2 du Code Civil) ou en cas de résidence alternée d’un partage des frais, le cas échéant complété par une pension.

Liste des pièces à fournir pour la fixation d’une pension alimentaire

1/ Justificatifs de revenus :

  • dernier avis d’imposition et déclaration de revenus
  • bulletins de salaire de l’année en cours et du mois de décembre de l’année précédente ou les trois dernières déclarations de revenus professionnels non salarié ou les trois derniers bulletins ASSEDIC
  • le dernier avis de notification de droits à la CAF

2/ Justificatifs de charges courantes :

  • contrat de bail et les 3 dernières quittances de loyer ou échéancier des prêts immobiliers et appels de charges de copropriété de l’année écoulée
  • les trois dernières factures EDF, GDF , eau , téléphone , internet , téléphone portable
  • tiers provisionnels de l’impôt sur le revenu ou échéancier de mensualisation
  • taxe d’habitation et redevance audiovisuelle
  • taxe foncière
  • échéanciers des prêts en cours
  • factures des primes d’assurance habitation et automobile
  • contrat d’entretien chaudière , ramonage etc…
  • factures mutuelle médicale

Charges spécifiques aux enfants :

  • justificatifs de frais de garde et d’employée de maison de l’année en cours
  • frais de cantine, garderie, centre aéré , colonies de vacances , voyages scolaires de l’année en cours
  • frais de scolarité de l’année en cours
  • frais de santé non intégralement remboursés
  • frais de transports
  • justificatifs d’achats importants ( équipements sportifs , fournitures scolaires , ordinateur, équipements divers )
  • factures de téléphone portable
  • frais de loisirs et activités extra-scolaires