Les étapes du divorce par consentement mutuel

Le divorce par consentement mutuel n’est plus rendu par un tribunal sauf exception.

Le divorce s’opère par l’établissement d’une convention par acte sous signature privée par acte d’avocat, la convention étant ensuite déposée chez un notaire.

Les étapes du divorce sont les suivantes :

1- Chacun des époux doit saisir un avocat et les avocats ne doivent pas appartenir à la même structure d’exercice.

2- les époux doivent se mettre d’accord sur toutes les dispositions de la convention, non seulement sur le principe du divorce mais sur toutes ses conséquences.

3- une fois les pièces remises aux avocats, l’un des deux avocats rédige un projet de convention et l’adresse à l’autre avocat .

Des modifications ou des précisions peuvent être apportées mais la convention ne pourra être finalisée que lorsque qu’un accord complet sur les termes de la convention sera intervenu.

4- si les époux sont propriétaires d’un bien immobilier commun ou indivis, ils doivent également se rendre chez un notaire pour établir un projet d’état liquidatif du régime matrimonial . Cet acte d’état liquidatif sera joint à la convention de divorce.

5- chacun des avocats adresse le projet de convention de divorce à son client par courrier recommandé avec accusé de réception.

6- A l’issue d’un délai de réflexion de quinze jours partant de la réception des recommandés, le rendez vous de signature peut être organisé. Ce rendez-vous se tient obligatoirement en présentiel en présence de deux avocats et des deux époux.

7- l’un des avocats doit envoyer la convention de divorce signée au notaire chargé du dépôt dans le délai de 7 jours de la signature de la convention.

8- le notaire effectue le dépôt de la convention dans un délai maximum de quinze jours et adresse l’attestation de dépôt aux avocats.

9- l’un des avocats effectue la transcription du divorce en marge de l’acte de mariage des époux.

10- la mairie du lieu du mariage adresse ensuite le dossier aux mairies es lieux de naissance des époux en vue de la transcription sur l’acte de naissance des époux. (En cas de naissance à l’étranger il appartient aux poux d’effectuer cette formalité.)

Le divorce est alors terminé .

Dominique Ferrante

Avocat à Paris

Modification convention de divorce par consentement mutuel

Je suis parfois interrogée sur le point de savoir s’il est possible de modifier une convention de divorce par consentement mutuel après la signature de la convention et le dépôt chez le notaire .

Certaines dispositions de la convention ne peuvent pas être modifiées .

Le principe du divorce est définitivement acquis . Même s’il s’agit d’un contrat , les époux ont en général renoncé à invoquer la nullité du divorce et ont convenu qu’aucune des clauses de la convention n’est déterminante de leur consentement. Dès lors, ils ont expressément convenu que la nullité éventuelle de l’une des clauses du contrat n’affectera pas la validité du reste de la convention, après le dépôt de la convention au rang des minutes du Notaire.

Plus généralement, dans tous les cas et quelques soient les causes affectant l’efficacité de la convention de divorce et de ses annexes, les époux entendent que leur mariage soit définitivement dissout.

Le principe du divorce est donc acquis .

De même une prestation compensatoire est acquise ,  sauf les cas de révision prévus aux articles 275, 276, 276-3, 276-4 et 279 du Code civil.

Le régime matrimonial est également définitivement liquidé, sauf en cas de recel ou d’action en complément de part en application de l’article 889 du Code civil :

« Lorsque l’un des copartageants établit avoir subi une lésion de plus du quart, le complément de sa part lui est fourni, au choix du défendeur, soit en numéraire, soit en nature. Pour apprécier s’il y a eu lésion, on estime les objets suivant leur valeur à l’époque du partage. L’action en complément de part se prescrit par deux ans à compter du partage ».

De même, conformément aux prescriptions de l’article 265 du Code civil, le divorce des époux emportera révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux et des dispositions à cause de mort qui auraient pu être consenties.

Enfin , si l’épouse n ‘ a pas conservé l’usage du nom marital aux termes de la convention de divorce, elle ne pourra former de demande ultérieurement.

En revanche les dispositions concernant les enfants peuvent toujours être révisées. En effet la résidence des enfants , le rythme des droits de visite et d’hébergement , le montant de la contribution alimentaire est fixée en tenant compte de la situation au moment de la signature de la convention de divorce et cette situation peut avoir évolué .

Il est donc possible de modifier la convention en application de l’article 373-2-13 du Code civil :

« Les dispositions contenues dans la convention homologuée ou dans la convention de divorce par consentement mutuel prenant la forme d’un acte sous signature privée contresigné par avocats déposé au rang des minutes d’un notaire ainsi que les décisions relatives à l’exercice de l’autorité parentale peuvent être modifiées ou complétées à tout moment par le juge, à la demande des ou d’un parent ou du ministère public, qui peut lui-même être saisi par un tiers, parent ou non. »

Si les deux parents sont d’accord sur la modification envisagée, ils peuvent saisir le juge par requête conjointe.

Dominique Ferrante

Avocat à PARIS

Divorce français expatriés, présence des époux

Des époux français expatriés souhaitent souvent divorcer en France. Se pose alors le problème de leur venue en France pour finaliser le divorce .

En matière de divorce par consentement mutuel désormais déjudiciarisé, les deux poux et leurs avocats doivent impérativement être présents pour le rendez de signature . Il convient donc soit que les poux reviennent en France pour signer la convention soit que les avocats se déplacent puisque si la présence des deux conjoints et des deux avocats est impérative, le lieu de signature est en revanche librement fixé.

Toutefois le divorce par consentement mutuel n’est pas toujours adapté aux divorces internationaux en raison de problèmes de reconnaissance et d’exécution à l’étranger .

En matière de divorce judiciaire , la nouvelle loi prévoit que chaque époux est assisté par un avocat et la présence des époux n’est pas nécessaire à l’audience sauf si le juge le demande ( article 1117 CPC).

Lorsque les époux sont d’accord sur tout , ils peuvent introduire la procédure par une requête conjointe et demander au juge d’homologuer leur accord global dès la première audience (AOMP).

Dominique Ferrante

Avocat à Paris

A quel stade le notaire intervient – il dans un divorce par consentement mutuel?

Je suis souvent interrogée sur le point de savoir à quel stade le notaire intervient dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel.

La réponse est double :

Dans tous les cas, le notaire procède au dépôt de la convention de divorce :

Aux termes de l’article 229-1 du Code civil :”

Lorsque les époux s’entendent sur la rupture du mariage et ses effets, ils constatent, assistés chacun par un avocat, leur accord dans une convention prenant la forme d’un acte sous signature privée contresigné par leurs avocats et établi dans les conditions prévues à l’article 1374.

Cette convention est déposée au rang des minutes d’un notaire, qui contrôle le respect des exigences formelles prévues aux 1° à 6° de l’article 229-3. Il s’assure également que le projet de convention n’a pas été signé avant l’expiration du délai de réflexion prévu à l’article 229-4.

Ce dépôt donne ses effets à la convention en lui conférant date certaine et force exécutoire.”

La convention de divorce est donc rédigée par les avocats et ce n’est qu’après la signature qu’elle est transmise au notaire pour qu’il procède au dépôt de la convention à son étude.

Le notaire interviendra donc pour procéder au dépôt de la convention . Son intervention se limite à vérifier les exigences formelles ( état civil des parties, délia de réflexion..)

En présence de biens immobiliers, le notaire rédigera également l’acte d’état liquidatif du régime matrimonial :

Lorsque les époux sont propriétaires d’un bien immobilier commun ou indivis , différentes possibilités s’offrent à eux :

Le bien peut être vendu avant d’entamer le divorce et il n’y aura pas d’intervention du notaire.

Les époux peuvent également décider de garder le bien en indivision ou que l’un des époux rachète la part de l’autre.

Dans ce cas, les époux devront signer chez un notaire un acte d’état liquidatif de leur régime matrimonial ( comportant éventuellement une convention d’indivision ).

Cet acte d’état liquidatif ne se confond pas avec la convention de divorce .

Il y aura donc deux actes :

  • un acte d’état liquidatif notarié
  • une convention de divorce , rédigée par les avocats et qui mentionnera l’acte d’état liquidatif du notaire .

La convention de divorce ne pourra pas être signée avant la signature de l’acte d’état liquidatif.

En effet l’article 229-3 du Code civil précise que : “

Le consentement au divorce et à ses effets ne se présume pas.

La convention comporte expressément, à peine de nullité :

1° Les nom, prénoms, profession, résidence, nationalité, date et lieu de naissance de chacun des époux, la date et le lieu de mariage, ainsi que les mêmes indications, le cas échéant, pour chacun de leurs enfants ;

2° Le nom, l’adresse professionnelle et la structure d’exercice professionnel des avocats chargés d’assister les époux ainsi que le barreau auquel ils sont inscrits ;

3° La mention de l’accord des époux sur la rupture du mariage et sur ses effets dans les termes énoncés par la convention ;

4° Les modalités du règlement complet des effets du divorce conformément au chapitre III du présent titre, notamment s’il y a lieu au versement d’une prestation compensatoire ;

L’état liquidatif du régime matrimonial, le cas échéant en la forme authentique devant notaire lorsque la liquidation porte sur des biens soumis à publicité foncière, ou la déclaration qu’il n’y a pas lieu à liquidation ;

6° La mention que le mineur a été informé par ses parents de son droit à être entendu par le juge dans les conditions prévues à l’article 388-1 et qu’il ne souhaite pas faire usage de cette faculté.”

La convention de divorce devant impérativement comporter l’état liquidatif du régime matrimonial, elle ne pourra être signée avant que l’acte d’état liquidatif soit signé .

En réalité , la préparation des deux actes , acte d’état liquidatif et convention de divorce, se fera dans le même temps . Les avocats prépareront la convention de divorce et le notaire l’acte d’état liquidatif.

Dominique Ferrante

Avocat à Paris

Le coût d’un divorce par consentement mutuel

Le coût d’un divorce par consentement mutuel est variable en fonction de plusieurs éléments :

Les honoraires des avocats :

Chaque époux doit être assisté d’un avocat et chaque avocat détermine ses honoraires. Le tarif est variable en fonction de la nature du dossier .

Un divorce dans lequel les époux n ‘ont pas d’enfants , pas de patrimoine significatif à partager et dans lequel il n’y a pas de prestation compensatoire à prévoir sera réglé rapidement et simplement et donc à un coût réduit.

Le travail à effectuer par les avocats sera plus important lorsque la liquidation du régime matrimonial suppose un partage important et un acte d’état liquidatif notarié et lorsqu’une prestation compensatoire est à chiffrer.

Par ailleurs le coût des honoraires dépend également de l’état d’avancement des accord entre les époux.

Si les époux se sont d’ores et déjà entendus sur toutes les conséquences de leur divorce , y compris sur le partage, les dispositions concernant les enfants et le montant d’une prestation compensatoire, le dossier n’exigera pas de négociations préalables entre les avocats respectifs.

En revanche si des points restent en suspend , des négociations précèderont l’aboutissement d’un accord global . Le travail des avocats sera plus important et le coût du divorce logiquement plus élevé.

Le coût du dépôt de la convention de divorce auprès du notaire :

Ce coût est fixe et est à ce jour de 49,44 € .

Le notaire pourra demander des honoraires supplémentaires s’il existe une prestation compensatoire à quittancer.

Les droits de partage :

Le divorce est soumis à un impôt ” le droit de partage” qui s’élève à 1,80 % de la masse des biens acquis en commun ou indivisément pendant le mariage.

Le montant de ce droit de partage sera ramené à 1,1 % au premier janvier 2022 .

Le droit de partage étant un droit d’acte , il n’est dû que si le partage figure dans un acte ( acte d’état liquidatif ou convention de divorce).

Certains époux décident de ne pas mentionner le partage dans la convention .

Outre que ceci est impossible en présence de biens immobiliers, cette solution n’est pas sans inconvénient . https://www.ferranteavocat.com/droits-de-partage-et-divorce-par-consentement-mutuel/

Les frais de l’acte d’état liquidatif notarié :

Si les époux ne sont propriétaires d’aucun bien immobilier acquis en commun ou indivisément pendant le mariage , il n’y aura pas d’acte d’état liquidatif notarié.

En revanche en présence d’un bien immobilier, l’établissement d’un acte d’état liquidatif notarié est obligatoire et sera joint à la convention de divorce. Outre les droits de partage , il y aura donc de prévoir les honoraires du notaire.

Ces honoraires sont tarifés en fonction de la valeur des biens à partager. .

Dominique Ferrante

Avocat à Paris

https://www.ferranteavocat.com/divorce-par-consentement-mutuel-sans-juge-en-dix-questions/https://www.ferranteavocat.com/le-nouveau-divorce-par-consentement-mutuel-quelles-conditions-quelle-marche-a-suivre/https://www.ferranteavocat.com/divorce-par-consentement-mutuel-signature-a-distance/