Le temps dans le divorce

Bien souvent lorsqu’un des époux souhaite divorcer, il est “pressé” et veut que les choses aillent vite une fois sa décision prise.

Il est pourtant souvent contreproductif d’exiger du conjoint qu’il avance à marche forcée. Celui qui ressent la décision comme lui étant imposée a en général besoin de temps pour sortir du tsunami affectif dans lequel le place la décision de son conjoint.

A vouloir aller trop vite , on risque de compromette les chances d’un divorce apaisé et de cristalliser les positions.

Très souvent , même s’il est prêt à accepter le principe du divorce, le conjoint qui n’est pas à l’origine du divorce n’est pas en mesure de se positionner sur les conséquences du divorce, notamment lorsque les époux sont propriétaires de biens immobiliers communs ou indivis . Ils peuvent aussi être en désaccord concernant la résidence des enfants et les rythmes des droits de visite et d’hébergement. Le divorce entraîne un changement de lieu de vie de l’un ou des deux époux et il n’est pas toujours possible de se positionner très rapidement.

De même concernant des enfants mineurs, l’un des époux peut dans un premier temps être tout à fait hostile à la mise en place d’une résidence alternée et sa position peut évoluer dans le temps.

Tous les avocats ont eu à connaître de divorces démarrés sur un mode très conflictuel dans lesquels on aboutit néanmoins un ou deux ans plus tard à un divorce amiable dans lequel les époux finissent par s’entendre sur la totalité des mesures.

Il faut donc parfois laisser du temps au temps. Dans d’autres cas, et notamment en cas d’enfants mineurs, il est néanmoins nécessaire d’obtenir une décision provisoire qui va cadrer les relations familiales et désamorcer les conflits au bout de quelques mois. La aussi le temps pourra faire son oeuvre. Prendre le temps d’arriver à un accord permettra alors de préserver le couple parental dans l’intérêt des enfants.

Dans certains cas hélas , il s’avère impossible de sortir de la logique de conflit lorsque les propositions d’un époux ne peuvent en aucun cas être acceptées par l’autre et chacun reste sur ses positions. Le divorce judiciaire non accepté trouve alors toute sa raison d’être. Des rapprochements au moins partiels seront toujours possibles au cours de la procédure.

Dominique Ferrante

Avocat au barreau de Paris